L’hypersexualité se définit comme le comportement de recherche de saillie en dehors de la présence d’une femelle en chaleurs.

 Les comportements d’origine sexuelle normaux

Les comportements liés à l’imprégnation hormonale, et à la reproduction, sont normaux mais peuvent parfois être gênants pour les propriétaires encore plus quand ils sont anormalement exacerbés.

  • Les vocalises :

Le chien hurle en présence d’une femelle en chaleur ou de ses odeurs. Ce comportement apparaît et disparaît brutalement mais peut être très développé et agaçant s’il se répète. Il peut s’accompagner de salivation et de claquage de dents.

  • Le flairage 

L’animal renifle non seulement les urines mais aussi toute sécrétion provenant d’une femelle en chaleur. Ce comportement devient dérangeant lorsqu’il s’exprime sur des humains comme le flairage intempestif de l’entrejambe par exemple.

  • Les fugues

Suite au contact avec des phéromones de femelles en chaleur, l’animal veut rejoindre sa partenaire. Ce comportement saisonnier peut conduire à des accidents de la voie publique ou la perte de l’animal

  • Le marquage urinaire

Il est dérivé du comportement sexuel. C’est une marque hiérarchique et territoriale. Quand il s’exprime à des endroits inappropriés il devient gênant.

  • La masturbation, les chevauchements :

Ces comportements sont aussi des marques hiérarchique. Ils se produisent en général lorsque le cadre hiérarchique est mal défini dans la famille. Si l’animal se tourne vers des humains, il peut être, en plus, la conséquence d’une imprégnation précoce à l’homme. Le chien considère alors l’humain comme étant de sa propre espèce et montre des comportements, qui sont normaux entre chiens, en mimant le coït sur la jambe ou sur le dos de certaines personnes. Dans tous les cas, ce comportement est souvent source de malaise.

  • Les agressions :

Des agressions entre chiens peuvent survenir pour redéfinir la hiérarchie ou pour décider qui aura le droit de saillir une femelle. Elles sont plus fréquentes en présence de phéromones de femelles en chaleurs. Les conséquences peuvent être graves avec des blessures d’arrachement infectées. Ces agressions peuvent aussi survenir sur l’humain lorsque le chien considère l’homme comme faisant partie de son espèce ou quand le cadre hiérarchique est flou.

 

Composante sexuelle ? Oui, mais pas que !

Des comportements déviants peuvent donc apparaître quand le chien associe l’homme à son espèce, quand la hiérarchie entre chiens est mal définie ou quand une permissivité importante et/ou des limites mal posée font que l’animal se sent dans ses droits d’exprimer ses comportements .

Certains comportements comme le marquage, la monte, ou l’agressivité peuvent aussi s’exprimer dans d’autres cadres que la sexualité et n’être absolument pas influencés par la présence ou non d’hormones sexuelles. Il existe de nombreux troubles, par exemple l’hyperactivité/hypersensibilité ou l’anxiété de séparation qui seront responsables de l’expression de ces comportements sans aucun lien avec la reproduction.

Les comportements sexuels gênants ont donc une cause multifactorielle qui ne peut uniquement être expliquée par la présence de testostérone chez le chien. La castration peut ne pas être suffisante pour les supprimer. Une thérapie comportementale peut être nécessaire en plus de la suppression des hormones sexuelles. Parfois tous ces efforts peuvent être inutiles quand les comportements sont uniquement dus à des troubles.

Alors que faire ?

La castration est parfois un acte difficile à accepter pour certains propriétaires. De plus elle est irréversible et la présence d’une anesthésie implique un risque certes minime, mais présent, pour l’animal. L’entreprendre dans le cadre de comportements sexuels gênants, de marquage ou d’agressivité peut avoir peu ou aucun effet.

Pour évaluer l’intérêt d’une castration, il existe désormais un implant qui permet une stérilisation chimique réversible du chien mâle pour une durée de 6 ou 12 mois. L’acte est anodin et l’action est réversible. Les effets commencent à se ressentir 6 à 8 semaines après la pose de l’implant et on pourra constater quelle part des comportements est due à l’imprégnation hormonale.

De cette manière, on peut s’assurer de son effet bénéfique sur les comportements sexuels gênants avant de se lancer dans une castration chirurgicale avant la fin de la durée d’action de l’implant.

Nos vétérinaires et nos assistantes sont à votre disposition pour vous orienter vers l’une ou l’autre méthode, vous donner des pistes pour contrôler ces comportements ou vous orienter vers une thérapie comportementale.